Identifier nos besoins pour mieux communiquer
« Tu ne ranges jamais tes affaires, cela m’agace, donc range-les ! ». « J’ai besoin que tu ranges tes affaires pour me sentir plus zen, veux-tu bien le faire ? ». Voyez-vous la différence entre ces deux phrases ? Je suis certaine que oui. Dans la première on reproche à la personne ce qu’elle ne fait pas, et le ton est accusateur puis autoritaire. Dans la seconde, on parle en termes de besoin et on fait une demande. Ce type de formulation est une des bases de la communication non violente. Lorsque l’on énonce nos besoins, la personne en face peut difficilement les nier, elle n’est pas jugée et ainsi la coopération ira plus de soi.
Pour exprimer nos besoins et pouvoir y répondre, il faut que nous soyons capables de les identifier. Si nous nous sentons agacés il faut essayer de comprendre pourquoi. Mais nous sommes tous confrontés à cela, non ? Vous savez? Le manque de temps ! Nous avons beaucoup de choses à faire entre le travail, la maison, les enfants, les devoirs, la famille, les amis, et il est difficile de faire un arrêt sur image, pour essayer de comprendre ce que nous ressentons, et pourquoi.
Pourtant c'est indispensable et c’est dans cette logique que de plus en plus de personnes décident de se faire accompagner par un coach, qui va faire prendre conscience à son client de ses besoins du moment.
Comment identifier nos besoins ?
Un besoin est une nécessité qui vient de l'extérieur, et que l'on doit amener à nous pour nourrir un manque intérieur.
Il est parfois difficile d'accepter d'avoir des besoins, car cela peut être vécu comme une faiblesse, qui prouverait que nous ne sommes pas accomplis. Nous cherchons tous une sorte d'état idéal, qui une fois atteint ne changerait plus. Pourtant rien n'est immuable, et une fois un besoin comblé c'est un autre qui se fera sentir. Cette méconnaissance de nos besoins peut être divisée en 4 stades.
Le premier est celui où nous ignorons l’existence même de nos besoins et cela va se traduire par des affirmations comme, « moi je n’ai besoin de rien, je ne demande rien à personne, je n’ai besoin de personne ». Un besoin non satisfait se cache forcément derrière ces phrases.
Au stade 2 on reconnaît avoir un besoin, mais on a tendance à dire que ce n’est pas si grave. En coaching on entend alors souvent, « j’aurais besoin d’avoir plus de temps pour moi mais ce n’est pas grave, c’est comme ça ».
Ensuite au stade 3 la personne connaît son besoin, sait que c’est important mais n’arrive pas à y répondre. Cela peut alors ressembler à, « je sais que je dois le quitter parce que j’ai besoin de sérénité, mais je n’y arrive pas, c’est la vie ».
Enfin, au dernier stade la personne est prête à répondre à son besoin seule, ou accompagner. En coaching scolaire on entend souvent, « j’ai besoin de travailler plus pour réussir, et j’ai besoin de vous pour m’y aider ».
Essayez maintenant de repérer ces phrases dans vos expressions ou chez vous proches. Vous verrez nous les prononçons plus souvent qu’il n’y paraît.
Répondre à nos besoins par l'action
Alors que faire lorsque l’on a pris conscience de nos besoins ? Et bien, il faut se mettre en action. Lorsque l’on est accompagné par un coach, c’est lui qui mène le questionnement qui va permettre au coaché de mettre en place les solutions qui lui sont propres. Quand nous souhaitons avancer seul, il faut nous poser les bonnes questions.
Pour cela nous pouvons imaginer que nous avons une baguette magique qui nous permet de réaliser tout ce que nous voulons, sans aucune contrainte. Par exemple, si nous nous entendons dire, « avec cette baguette magique je rentre à la maison plus tôt, j’ai du temps pour aider les enfants à faire leurs devoirs, je suis zen, eux aussi, tout le monde est calme et souriant », il y a des chances que notre besoin soit d’avoir plus de temps. Une fois que nous en avons pris conscience, il faut nous demander pourquoi ce besoin n’est pas satisfait. Toujours par rapport à cet exemple, il est possible que nous n’arrivions pas à dire non à notre patron, et fassions des heures à n’en plus finir. Dans ce cas là il va falloir apprendre à dire non.
Certains seront en mesure de trouver les actions à mettre en place seul, d’autres auront besoin de l’aide de leur famille ou de leurs amis, et enfin certains chercheront à se faire accompagner.
Répondre à nos besoins et non à nos envies
Indispensable pour bien avancer, il faut garder à l’esprit que nous ne pouvons répondre à nos besoins que dans un ordre bien précis. Il ne faut surtout pas sauter des étapes. Je m’explique. En coaching on considère qu’il existe 5 types de besoins, que l’on peut représenter par une pyramide.
A la base de cette pyramide les besoins vitaux : respirer, manger, boire, dormir… Dans nos sociétés occidentales on peut dire que ces besoins sont acquis.
Vient ensuite en remontant dans la pyramide, le besoin de sécurité, soit la sécurité de l’emploi, de sa personne, de son toit.
Au 3e niveau de la pyramide on trouve le besoin d’appartenance : familiale, conjugale, associative par exemple.
Le 4e niveau est le besoin d’estime, et tout en haut de la pyramide vient le besoin d’accomplissement.
Nous ne pouvons pas répondre à notre besoin d’accomplissement si nous n’avons pas d’estime de nous-même, par exemple. De même si nous avons un fort besoin d’amour mais que notre sécurité financière est fragile, il y a des chances que nous devions avant tout trouver une stabilité à ce niveau là, avant de pouvoir s’ouvrir aux autres pour se faire aimer.
Parfois nous avons l'impression de devoir répondre à des besoins, mais en réalité ce ne sont que des envies non constructives, car déconnectées de la réalité, et qui nous empêchent d'avancer.
Vous l'aurez compris, répondre à nos besoins nous permet de progresser dans notre vie, de réaliser des étapes qui ouvrent d'autres portes et ainsi de suite. Cela implique un retour sur soi, un arrêt sur image, comme j'aime le dire, le temps de l'introspection nécessaire pour mieux se connaître.
Isabelle Cataldo, coach professionnelle certifiée, pour ic-coaching.fr
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