Je vous dis tout en vidéo !
Pour rappel, voici l'article correspondant à la vidéo :
Un exemple pour bien comprendre
Une fois n’est pas coutume, pour vous expliquer la différence entre ces trois profils de compréhension, auditif, visuel et kinesthésique, je vais commencer par un exemple personnel. Lorsque j’enseignais l’histoire et la géographie aux 4e, j’abordais dès le début de l'année la méthode argumentative. Ce qui est tout nouveau pour eux, et qui n’est pas forcément demandé dans les programmes à ce stade.
Pour se faire, je commençais à dire : « argumenter c’est prouver que l’on a raison en avançant des idées et des exemples ». J’expliquais qu’il fallait une introduction et 2-3 parties différentes, correspondants à 2-3 idées différentes. Dans un deuxième temps, pour bien qu’ils visualisent, je dessinais au tableau la forme que devait prendre cette argumentation : « alinéas introduction, je saute une ligne, alinéas 1ère partie, je saute une ligne, alinéas 2e partie, je saute une ligne, alinéas conclusion. ». Enfin pour que cela ne reste pas abstrait, j’expliquais en quoi cette argumentation allait leur être utile dans la vie de tous les jours. Je leur disais, « ce soir vous demandez à papa et maman de vous offrir le dernier iPhone, et pour cela vous allez avancer toutes les idées qui sont en votre faveur, et dans un ordre précis et structuré, comme par exemple : « je suis soigneux, je travaille bien, je garde souvent ma petite sœur; donc je suis un adolescent méritant ». On rigolait, car je terminais par dire, « vous n’aurez pas votre iPhone mais le respect de vos parents, qui vous verront argumenter de façon structurée ». Un jour toutefois, une élève m’a dit « à défaut d’un téléphone ils m’ont offert une BD … »
Se faisant, je touchais les élèves auditifs par ma première explication orale, les élèves visuels par mon petit schéma, et les kinesthésiques par une explication concrète.
Vous le comprenez maintenant, nous n’avons pas tous les mêmes canaux de compréhension. Ces profils viennent de nos sens. Pour retenir, l’auditif a besoin t’entendre l’information, le visuel a besoin de la voir, et le kinesthésique de la comprendre. Nous avons chacun un sens que nous utilisons plus que les autres, et un second qui est également important. On peut donc être visuel et de façon secondaire kinesthésique. Les études ont montré que la très grande majorité des personnes est visuelle, une petite minorité est kinesthésique, et environ 20% seraient auditif.
Quel est l’intérêt de connaître notre profil de compréhension ?
Cela permet une communication plus fluide et un apprentissage plus aisé. En effet, si vous êtes auditif et que votre enfant est visuel, il y a des chances que la compréhension connaisse quelques turbulences. Pourquoi ? Et bien vous allez lui demander des choses à l’oral, car pour vous l’oral fait sens, mais lui ne va pas le comprendre de façon aussi claire. Alors que si vous avez conscience qu’il ne fonctionne pas comme vous, vous allez peut-être le prendre par la main, l’amener dans sa chambre et lui montrer par où commencer pour faire du rangement. Vous me suivez ?
Autre exemple, tellement courant. Vous vous souvenez lorsque votre bien-aimé.e vous a fait la cour ? Il ou elle vous disait des mots doux (auditif), vous offrait des cadeaux (visuel), vous caressait (kinesthésique), et vous êtes tombé.e sous le charme. Et puis le temps passant, il.elle vous offre toujours des cadeaux mais vous dit moins souvent « Je t’aime » et, est moins tactile. Pourquoi à votre avis ? Et bien dans la phase de séduction on met tout le paquet pour être sûr de plaire, on fait fonctionner tous nos sens et ça nous demande des efforts. Chassez le naturel il revient au galop ! Notre profil de compréhension principal va reprendre sa place. Alors si vous aussi êtes tous les deux visuels, la communication se fera assez facilement. En revanche si vous êtes auditif que votre moitié est visuelle, il va falloir comprendre, que vous, vous avez besoin de parler, et lui, de voir. Ainsi un visuel pour se faire pardonner ne dira pas pardon, mais va peut-être se lever et faire le ménage. Evidemment il y a plein de nuances à prendre en compte.
Dernier exemple pour finir, en classe, si le professeur est auditif il va inconsciemment considérer que le cours oral est suffisant, là où un visuel et un kinesthésique ne comprendront rien. D’où les fameux « avec ce prof je ne comprends rien ». Aucune mauvaise volonté des deux côtés, juste un profil de compréhension différent.
Alors comment savoir quel est notre profil de compréhension ?
Le visuel va aimer voir les choses : en classe ce sera des graphiques, des couleurs, des peintures ou autre. Dans la vie de tous les jours, il va réagir à ce que l’on fait pour lui, quand on lui offre des cadeaux, il va montrer ce qu’il fait aussi. Il aura tendance à utiliser les expressions qui vont faire intervenir la vue, comme « Sans l’ombre d’un doute » ou « se faire tout un cinéma ». Il dira plus facilement aussi « Je vois bien de quoi vous me parlez ».
L’auditif a besoin d’entendre. C’est souvent facile pour lui, il entend et il comprend. Dans la vie de tous les jours, il va réagir à tout ce qu’on lui demande, il va facilement s’exprimer sur ses ressentis, ou sa journée. Il aura tendance à utiliser des expressions qui font référence à l’ouïe et la voix, comme « c’est une façon de parler » ou « prêter une oreille attentive ». Il dira aussi plus facilement « J’entends bien ce que vous me dites ».
Enfin, le kinesthésique a besoin de comprendre l’information. Cela lui demande beaucoup plus de temps. Il ne peut pas se contenter de recevoir l’information. A l’école les kinesthésiques vont mettre plus de temps à comprendre, ce qui pose problème dans notre système scolaire où il faut suivre le rythme de 27 autres élèves. Il est souvent bon pédagogue, car il prend le temps d’expliquer. Le kinesthésique est aussi tactile. Il va utiliser des expressions très concrètes comme « mettre la main à la patte » ou « en avoir plein le dos ». Il dira aussi facilement « je comprends de quoi vous me parlez ».
Aujourd’hui avec toutes les recherches universitaires qui ont été menées sur le sujet, il n’est plus à démontrer l’intérêt de se poser ces questions. Cela nous permet de nous connaître, et de connaître nos enfants, notre conjoint, notre patron, nos professeurs etc, et d’adapter notre communication pour arriver à plus d’harmonie. En coaching, le coach utilise allègrement cette analyse pour aider au mieux ses clients.
Isabelle Cataldo, coach professionnelle certifiée RNCP, pour ic-coaching.fr
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