Aujourd’hui on réfléchit beaucoup à la façon d’éduquer nos enfants et notamment à ce que l’on veut leur transmettre. Certains diront que l’on se questionne vraiment pour rien, pourtant c’est bien ces interrogations qui ont permis de faire évoluer, l’image de l’enfant au cours des siècles, et heureusement qu’il est loin le temps où à 10 ans on était déjà considéré comme un adulte.
Tout ça pour dire qu’être parent ce n’est pas naturel, cela s’apprend. L’éducation positive n’est pas une façon de faire de nos loulous des enfants-rois, mais au contraire de les responsabiliser tout en les respectant. Voyons comment en 4 points.
1. Je constate !
Le constat est un mode communication simple qui se base sur des faits; et qui ainsi ne peut pas être contesté. Si notre enfant traîne pour se préparer pour à l’aller à l’école, on peut toujours crier, punir ou amadouer. Cela n’aura pas le même impact sur sa construction en tant qu’adulte, puisque l’enfant agit par imitation. Cependant il faut bien se dire que parfois à bout de souffle, fatigué, on peut se mettre à crier, punir ou amadouer. Il ne faut alors pas culpabiliser. Comme j’aime le répéter nous faisons de notre mieux. L’important est de ne pas agir ainsi la majorité du temps.
Ainsi pour reprendre l’exemple de l’enfant qui traîne le matin pour aller à l’école, il est préférable de dire, « je vois que tu lis ton livre plutôt que de t’habiller », à la place de, « tu fais exprès de lire ton livre pour m’agacer ? ». L’enfant ne veut pas nous agacer. Il exprime par son comportement un besoin. En coaching je suggère souvent aux parents de trouver un signal, qu’ils vont se faire à eux-mêmes pour freiner leur réaction première, qui serait de s’agacer. Au moins au début, car avec le temps, constater de devient naturel.
2. J’exprime un sentiment.
Exprimer un sentiment entraîne de l’empathie. L’enfant se sent alors compris, ce qui va plus facilement entraîner sa coopération, même si ce n’est pas toujours au premier essai que cela fonctionne. Très vite pourtant notre loulou se rend compte que notre mode de communication est en train de changer et suit la tendance. Ainsi pour reprendre toujours le même exemple du matin où l’enfant traîne avant d’aller à l’école, on peut reconnaître, « il est vrai que c’est plus agréable de lire un livre que de se préparer pour aller à l’école. Moi aussi certains matins je préfèrerais rester à la maison ». L’enfant va alors se sentir compris et intégrera qu’on ne fait pas toujours ce que l’on veut, sans avoir à faire une leçon de morale. Ce n’est d’ailleurs pas le meilleur moment pour faire une leçon de vie, car on cherche juste à être efficace ces matins là.
3. J’énonce un besoin.
L’enfant est incapable de mesurer les responsabilités d’un parent, et si cela paraît évident nous pouvons facilement l’oublier. A nous alors de lui rappeler que c’est important d’arriver à l’heure le matin, par exemple de cette façon, « Là tout de suite j’aurais besoin d’être certaine que tu arrives à l’heure à l’école et moi au travail », plutôt que de rejeter la faute sur lui en ces termes, « Je n’ai pas besoin que tu me rajoutes du stress ». Si nous sommes stressés, il y a 1001 raisons qui en sont la cause, et le but n’est pas de chercher un coupable. D’autre part, si nous, nous sommes en mesure d’exprimer nos besoins, c’est une habitude que nos enfants prendront, toujours pas processus d’imitation. Ceci entraînant une communication plus saine.
4. J’invite à trouver une solution.
Nous sommes adultes et pour nous la solution est évidente : il faut poser le livre et vite aller s’habiller. Le problème c'est que le développement neurologique du cerveau de l'enfant n'est pas le même que celui de l'adulte. L'enfant est influencé par son cerveau limbique, source des émotions et non de la raison. De plus, demander à trouver une solution permet aussi au jeune enfant d’apprendre à argumenter et résoudre des problèmes.
Ainsi on peut dire, « Comment peut-on faire pour que l’on soit à l’heure et que tu puisses lire ton livre ? ». On croit à tords que cela va prendre du temps, mais en réalité très vite l’enfant va suggérer une idée, et à nous ensuite de dialoguer. Il est possible qu’il ne le fasse pas, surtout quand ce mode de communication est tout nouveau pour nous et pour lui. Dans ce cas on peut faire des suggestions telles que, « tu peux prendre ton livre est le lire dans la voiture ? on peut poser ton livre juste à l’entrée de la maison pour que ce soit la première chose que tu fasses en rentrant ce soir ? Si ça te dit on le lit ensemble ce soir quand on sera moins pressé ?" etc.
Rappelons-nous qu’il est bien plus pertinent de faire coopérer l’enfant plutôt que de lui dire, « Si tu ne t’habilles pas tout de suite, tu es puni. » La peur va le faire obéir à court terme mais quelle leçon de vie aura-t-il appris ? De même il est inutile de le récompenser, car le fait qu'il s'habille dans ce contexte est juste normal !
Enfin, c’est par la répétition que nous apprenons le mieux et ce dans tous les domaines de vie, alors on s’arme de patience et on adopte ce mode de communication, qui avec le temps va devenir naturel.
Isabelle Cataldo, coach professionnelle certifiée, pour ic-coaching.fr
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