Le coaching est l'art de poser les questions. En famille il est très pertinent de questionner les uns et les autres pour avancer, mais on ne sait pas toujours comment bien s'y prendre. 5 idées à faire siennes ou pas !
Pour rappel, voici l'article correspondant à la vidéo :
L'art de poser des questions, là est le savoir-faire du coach, que chaque parent peut expérimenter avec ses enfants. En posant de bonnes questions, on enrichit la conversation, on met en place une communication plus efficace et harmonieuse.
1. "Comment s'est passé ta journée ?"
Quand on va chercher notre enfant à la sortie de l'école, ou que notre ado rentre en bus après sa journée au lycée, on a tendance à demander, "Est-ce que tu as passé une bonne journée ?". Or nous sommes là dans une question fermée, la réponse ne peut-être que oui ou non. Peu propice à un échange, donc. De plus, il est possible que l'enfant le vive inconsciemment comme une injonction à dire oui, de peur d'inquiéter le parent.
Si en revanche on demande, "Comment s'est passé ta journée ?", il va falloir que la personne en face, fasse un effort pour répondre au minimum "bien" ou "bof". Pour les jeunes qui aiment se confier, on aura le droit à une explication détaillée du pourquoi et du comment. Mais pour les autres il va falloir persévérer un peu. Après un "bien", on peut demander "ah oui, qu'est-ce qui était bien dans ta journée ?", et après un "bof", on peut dire "ah mince, qu'est-ce que tu n'as pas aimé ?". La discussion est alors en train de se faire.
Enfin, après avoir posé une telle question, si notre fils ou notre fille n'est pas très enclin à y répondre, n'en faisons pas une affaire personnelle. Enfant ou pas, nous avons tous le droit à notre libre-arbitre. Plus nous insisterons moins ils auront envie de se confier. Respecter le silence est un gage de communication saine, même si en tant que parent cela pour être difficile à vivre. Mais en général plus on respecte les silences, plus l'enfant viendra de lui-même nous parler, quand il en ressentira le besoin.
2. Tu préfères mettre ton bonnet ou ton manteau en premier ?
Dans cet exemple évidemment on s’adresse surtout à un jeune enfant. Contrairement à ce que je viens de dire plus haut, nous sommes cette fois dans une question fermée, mais dans ce cas-là c’est très utile. Pourquoi ? Eh bien, les jeunes enfants vers 2-3 ans apprennent à dire non, et de façon générale tout enfant a besoin de s’affirmer. Ceci est dû à notre cerveau reptilien, qui conserve les réflexes que nous avons acquis depuis la nuit des temps. Cette partie de notre cerveau va entre autres s’assurer que nous sommes bien en mesure de prendre une décision, qualité indispensable pour répondre à notre survie. Ainsi le matin, si nous nous efforçons de dire à notre enfant de s’habiller parce que l’heure presse, il est possible que ce dernier en décide autrement. Vous me suivez ? Il est alors pertinent à ce moment là de poser une question fermée, qui va lui permettre de faire un choix, mais un choix encadré, et qui nous arrange. Lui aura décidé de mettre son bonnet avant son manteau, et nous, nous serons contents car enfin il sera habillé.
Attention toutefois, cette astuce est à utiliser avec précaution avec un adolescent. Plus pertinent il ne se fera pas berner, et peut rejeter toute proposition si aucune ne répond à ses projets.
3. Comment as-tu fait pour arriver à ce résultat ?
Lorsque nos enfants, petits ou grands, viennent vers nous pour nous montrer une de leurs réalisations, nous avons tendance à nous exclamer « Waouh c’est très beau, bravo ! ». Mais je suis sûre que comme moi, parfois vous avez l’impression qu’on ne sait pas trop quoi dire d’autre, et que s’exclamer de la sorte n’est pas toujours très constructif. On ne veut pas ruiner sa confiance en lui, mais en même temps, pour qu’il ait confiance en lui il ne faut pas qu’il soit dans l’attente de l’approbation des autres. C’est à en perdre son latin. Bref, on se sent un peu nul, et on a peur que nos loulous nous voient comme peu investis.
Alors l’astuce est de lui demander « Comment as-tu fait pour obtenir ce résultat ? ». Là, une vraie conversation peut commencer : « j’ai cherché un modèle sur Internet, puis j’ai changé les couleurs, et j’ai bien pris mon temps ». Voilà un échange plus constructif qui permet à l’enfant, ou l’adolescent d’ailleurs, d’argumenter et dialoguer, et de voir que nous portons de l’intérêt à sa réalisation.
4. Quel est mon profil de compréhension et celui de mon enfant ?
Le profil de compréhension est la façon dont nous retenons l’information. Certains sont visuels, c’est-à-dire qu’ils voient et ils retiennent, ceux qui sont auditifs ont besoin d’entendre, et les kinesthésiques ont besoin de comprendre l’information pour la retenir.
Alors pourquoi se poser cette question ? Eh bien la communication ne peut être que plus fluide, lorsque l’on connaît le profil de chaque membre de la famille. Ainsi si vous êtes visuel et que vous montrez à votre enfant comment on range la chambre, en lui indiquant bien que les lego vont dans la caisse rouge, vous serez sûrement déçue de voir que votre petite démonstration ne fonctionne pas. En effet, si votre enfant est kinesthésique, lui, a besoin de comprendre le pourquoi du comment. Ainsi si vous lui dites, « tu vois la caisse rouge permet de ranger plus de lego et elle a la taille parfaite pour aller sous le lit », il sera plus à même d’intégrer que les lego vont bien dans la caisse rouge. Plus la peine donc de répéter 15 fois.
Pour identifier quel type de profil est le vôtre et celui de votre enfant, je vous invite à jeter un coup d’œil à mon article « Mieux apprendre et mieux communiquer : est-on auditif, visuel ou kinesthésique ? », qui est plus précis sur le sujet.
5. Est-ce que je me comporterais avec la vendeuse, mon patron ou mes amis, comme je me comporte avec mes enfants ?
Cette question je l’adore et je me la suis répétée pendant de longs mois, en la mettant en pratique, jusqu’à ce qu’elle devienne une habitude. Alors évidemment quand parfois on est énervée, il est facile d’éviter son patron, de ne pas se rendre dans un magasin, ou dire à sa copine que nous sommes indisponibles. Nos enfants vivent avec nous et c’est très différent. Il ne faut pas tomber dans la culpabilité si un jour on claque la porte, et qu’on va prendre du recul seul dans notre chambre.
Par contre, se poser cette question nous permet de prendre conscience que parfois nous sommes très peu diplomates avec nos enfants. Et forcément un jour arrive où on se prend en pleine tête « ben maman, t’es pas très sportive par rapport à la maman de Samuel, elle, elle assure ». On peut tout dire à nos enfants, comme on le ferait avec la vendeuse ou notre patron, l’important est de le faire dans le respect. Ce n’est pas parce qu’ils sont dépendants de nous, que nous pouvons nous permettre d’être moins courtois. Aucune hypocrisie là-dedans, juste du respect. N’oublions pas que les enfants fonctionnent par imitation…
Pour finir, retenons bien que ces petites questions que nous allons leur poser, ou nous poser à nous-même, doivent faire sens pour nous au risque de ne pas fonctionner. Aucune solution ou phrase n’est parfaite, l’important est la bonne volonté et la bienveillance que l’on s’accorde à soi, et à nos enfants.
Isabelle Cataldo, coach professionnelle certifiée RNCP, pour ic-coaching.fr
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