Je vous dis tout en vidéo !
Pour rappel, voici l'article correspondant à la vidéo :
J’aime beaucoup les quatre Accords toltèques car ils sont courts, simples dans leurs énoncés, et efficaces. En revanche ils nécessitent du temps et de l’entraînement. J’ai voulu écrire cet article car on trouve sur Internet beaucoup de petites méthodes pour les apprendre à nos enfants, et si ces derniers sont totalement capables de les comprendre, il est plus difficile pour eux de les appliquer sans modèle. Les enfants fonctionnent par imitation et c’est pour cela que si en tant que parent nous les appliquons au quotidien, ils seront transmis de façon naturelle et puissante.
Premier Accord toltèque : « Que votre parole soit impeccable »
Ce premier Accord est le plus important car il redonne à notre parole la place qu’elle doit avoir dans notre vie. Notre parole est un outil puissant, et Don Miguel Ruiz dit même qu’elle est magique, car elle peut faire le bien comme le mal. Alors comment l’appliquer au sein de la famille ? Hé bien tout d’abord en dissociant le comportement de l’identité. Je m’explique. Si l’on dit à notre garçon, « ce que tu as fait est nul », lorsqu’il a choisi de recopier la dissertation de son voisin, et de la rendre au professeur qui s’est empressé de le sanctionner, c’est très différent que de lui dire « tu es nul ». Nous pouvons tous avoir un comportement stupide à moment de notre vie, voire de notre journée, cela ne fait pas de nous une personne stupide. Pour prendre un exemple plus parlant, c’est comme si au lieu de dire à notre enfant, « je n’aime pas lorsque tu laisses traîner tes vêtements par terre dans ta chambre », nous disions « je ne t’aime pas ». Son comportement n’a rien à voir avec son identité que nous aimons profondément.
Mettre en application cela, va donc naturellement impacter nos enfants qui apprennent par imitation. Ils comprendront qu’un acte ne détermine pas la personne que nous sommes, et dans leur parole ils reproduiront nos exemples. Nous serons alors surpris lorsque notre loulou rentra de l’école et s'exclamera, « Raphaël a fait une chose idiote aujourd’hui », quand nous sommes habitués à ce qu’il dise « Raphaël est idiot ». De plus, si nous sommes parents d’un enfant atypique, hypersensible, ou hyperactif, et qui a l’habitude de se faire stigmatiser à l’école, il comprendra que son comportement est indépendant de son identité.
Deuxième Accord toltèque, « Quoi qu’il arrive n’en faites pas une affaires personnelle »
Cela m’amène naturellement à parler du deuxième Accord toltèque « Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle ». Le jugement des autres leur appartient et ne nous concerne pas, même s’il est porté sur notre personne. Pour appliquer cet Accord il faut refuser de laisser les autres planter la graine dans notre cerveau. Cela commence par les jugements auxquels nous devons faire face en tant que parent, de la part de notre famille, de nos amis, ou même du passant dans la rue. Prenons l’exemple suivant, nous autorisons notre enfant à écouter du rap même si certaines chansons sont extrêmement vulgaires. J’ai tout de suite en tête ce refrain si actuel, « Et ça fait, zumba, caféw, caféw, carnaval j'suis dans l'4x4 teinté, pisté par la banal », quand on y regarde de plus près dans la même chanson on entend aussi, « Nique ta mère sur la Canebière, nique tes morts sur le Vieux-Port (ah) ». Pourtant nous, au préalable, nous avons expliqué à notre enfant qu’il pouvait écouter cette chanson, mais qu’il ne devait pas utiliser lui-même ce vocabulaire.
Nous avons confiance en lui, et tout va bien jusqu’au jour où notre meilleure amie vient nous rendre visite et entend horrifiée, cette douce mélodie s’échapper de la chambre de notre enfant chéri. Elle nous dit alors « mais quelle mère (quel père) fais-tu en le laissant écouter cela ? ». Si nous la laissons planter la graine il est fort probable que le jour suivant, nous interdisions à notre enfant d’écouter cette chanson. Aïe ! Conflit à l’horizon ! En prenant pour nous ce que notre amie a émis comme jugement, nous avons remis en question tout notre équilibre. Au contraire si nous choisissons de ne pas en faire une affaire personnelle, que son jugement lui appartient, et que c’est sa vision de la parentalité et pas la nôtre, nous devenons inébranlables. Notre enfant peut aussi avoir confiance en nous car il voit qu’on ne se laisse pas influencer, et il apprendra lui-même à ne pas en faire une affaire personnelle.
Troisième Accord toltèque « Ne faites pas de suppositions ».
Tous les drames que nous vivons dans notre vie découlent de suppositions, de ces intentions que nous prêtons à autrui. A l’inverse de la supposition, le constat se base lui sur des faits. Ce sont aux faits que nous devons nous cantonner pour ne pas dramatiser le futur, ce qui est la définition même du stress, avec tout son lot de souffrances.
Ainsi lorsque de notre Vanessa rentre du lycée et qu’elle sent la cigarette, eh bien elle sent la cigarette ! Au lieu de partir dans des suppositions telles que, « elle doit fumer, c’est obligé, depuis qu’elle traîne avec Maëva cette dernière à une mauvaise influence sur elle. D’ailleurs elle m’a demandé son argent de poche explicitement cette semaine, je suis sûre qu’elle dépense tout là-dedans, ça me rend malade, si je lui en parle cela va créer un conflit… », il est indispensable de constater « elle sent la cigarette », un point c’est tout ! Et dire à notre fille « tu sens la cigarette ! ». A elle de nous expliquer pourquoi.
Cette attitude est d’ailleurs une des bases de l’éducation positive, puisque pour dénouer un conflit on part d’un constat et non d’un jugement. Ainsi si nos garçons se disputent pour avoir la télécommande de la télévision, je constate « vous voulez tous les deux la télécommande » et j’évite de rentrer dans des suppositions telles que « vous n’arrivez jamais à vous entendre, c’est parce que je vous ai trop gâtés ». En agissant de la sorte encore une fois, nos enfants prendront cette habitude de constater et non supposer. Ce qui leur évitera beaucoup de souffrances à l’école notamment, car « oui la maîtresse m’a grondé aujourd’hui, elle m’a grondé et c’est tout ! Ce n’est pas parce qu’elle ne m’aime pas ou parce que je ne suis pas aimable".
Quatrième Accord toltèque « Faites toujours de votre mieux ».
Cet Accord est fondamental pour ne pas tomber dans la culpabilité qui est de nos jours un mal largement partagé par beaucoup de parents. Faire de notre mieux, c’est reconnaître que nous ne pouvons pas toujours être au top. Que nos vies de parents, d’adultes, d’employés, patrons, de filles ou fils, de voisins, etc, sont parfois en conflit. Ces Accords sont profonds et ne s’acquièrent pas d’un jour à l’autre. Il faut aussi se rappeler que notre mieux n’est d’ailleurs jamais le même d’un jour à l’autre. Ainsi, si un matin on se lève débordant d’énergie, il sera plus facile de calmer la dispute des enfants en appliquant ces principes, que si nous n’avons rien dormi de la nuit. Il faut faire preuve de bienveillance envers nous-même pour pouvoir transmettre cette valeur à nos enfants.
Une des bases du coaching parental est de changer son comportement pour changer le système familial. Ces quatre Accords sont une aide précieuse car chacun peut les appliquer à sa manière, à son rythme, et en faire un équilibre de vie, en tant que parents, enfant, et de façon générale en tant qu’individu.
Isabelle Cataldo, coach professionnelle certifiée RNCP, ic-coaching.fr
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